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L'Evangile
tel
qu'il m'a été
révélé
(ou Le Poëme de l'Homme Dieu)
Maria
Valtorta

Visionnaire chrétienne
née à Caserta
en Italie le 14 mars 1897 et décédée
le 12 octobre
1961, à l'âge de 64 ans. Son oeuvre en 10 volumes «L'Evangile tel qu'il
m'a été
révélé» rassemble
l’ensemble de ses visions.
tome
2
chapitre 32: JÉSUS
INSTRUIT
JUDAS ISCARIOTE
C'est encore Jésus et Judas. Après
avoir
prié dans le lieu le plus voisin du Saint permis aux hommes
d'Israël, ils sortent du Temple.
Judas voudrait rester avec Jésus. Mais ce
désir se
heurte à l'opposition du Maître. «Judas,
je
désire rester seul pendant les heures de la
nuit. Pendant la nuit mon esprit tire sa nourriture du Père.
Oraison, méditation et solitude me
sont plus nécessaires que la nourriture
matérielle. Celui
qui veut vivre par l'esprit et porter les
autres à vivre la même vie, doit faire passer la
chair
après — je dirais presque: la tuer —
pour donner
tous ses soins à l'esprit. C'est vrai pour tous, Judas. Pour
toi
aussi, si tu veux vraiment
appartenir à Dieu, c'est-à-dire au
surnaturel.»
«Mais nous sommes encore de la terre,
Maître.
Comment pourrions-nous délaisser la chair en donnant tous
les
soins à l'esprit? N'est-ce pas ce que
tu dis, en opposition avec le commandement de Dieu: " Tu ne tueras
point? ". Est-ce que ce commandement n'interdit pas aussi de se tuer?
Si la vie est un don de Dieu, devons-nous l'aimer ou non?»
«A toi, je répondrai comme je ne
répondrais
pas à une âme simple. Pour celle-ci il suffit de
faire
monter le regard de l'âme ou de l'esprit jusqu'aux
sphères du surnaturel, pour la faire s'envoler avec nous
vers
les domaines de l'esprit. Toi, tu n'es pas un
simple. Tu as été formé dans une
ambiance qui t'a
affiné... mais qui aussi t'a souillé par ses
subtilités et ses principes. Te rappelles-tu Salomon, Judas?
Il
était sage,
le plus sage de ces temps. Te rappelles-tu ce qu'il a dit
après
avoir exploré tout
le savoir de cette époque? " Vanité des
vanités,
tout est vanité. Craindre
Dieu et observer ses Commandements, c'est tout l'homme". Maintenant, je
te dis qu'il faut savoir prendre en fait
des mets, ce qui nourrit, mais pas le poison. Si nous nous rendons
compte qu'un mets nous est
nuisible parce qu'il provoque en nous des réactions
néfastes, étant plus fort que nos humeurs
naturelles qui
pourraient le neutraliser, il faut renoncer à ce mets,
même s'il flatte le goût. Le pain ordinaire et
l'eau de
source valent mieux que les plats compliqués de la
table royale relevés par des épices qui troublent
et
empoisonnent.»
«Que dois-je éviter,
Maître?»
«Tout
ce que tu sais qui te
trouble. Car Dieu c'est la paix, et si tu veux te mettre sur le sentier
de
Dieu, tu dois désencombrer ton esprit, ton coeur et ta chair
de tout ce qui n'est pas la paix et amène avec soi le
trouble.
Je sais qu'il est difficile de se
réformer soi-même. Mais je suis ici pour t'aider
à
le réaliser. Je suis ici pour aider
l'homme à redevenir fils de Dieu, à se refaire
comme par
une seconde création, une
autogénération que l'on veut soit-même.
Mais
laisse-moi te répondre à ce que tu demandais pour
que tu
ne dises pas que tu es resté dans l'erreur par ma faute. II
est
vrai que le suicide est un véritable meurtre, qu'il s'agisse
de
notre vie ou de celle d'autrui, c'est un don de Dieu et à
Dieu
seul
qui l'a donnée est réservé de pouvoir
l'enlever.
Qui se tue avoue son orgueil, et l'orgueil est
haï de Dieu.»
«Avoue l'orgueil ? Je dirais plutôt le
désespoir.»
«Et qu'est-ce que le désespoir, sinon
de
l'orgueil? Réfléchis, Judas. Pourquoi quelqu'un
désespère-t-il? Parce que les malheurs
s'acharnent sur
lui et que lui, par ses propres moyens, n'en peut venir à
bout.
Ou parce qu'il est coupable et qu'il
juge que Dieu ne peut lui pardonner. Dans l'un et l'autre cas, n'est-ce
pas peut-être l'orgueil qui le domine? L'homme qui ne veut se
fier qu'à lui même n'a plus
l'humilité de tendre la main au Père et de Lui
dire: "Je
ne puis, mais Toi, tu le peux. Aide-moi, car c'est Toi qui donnes
tout ce que j'espère et attends". Cet autre homme qui dit: "
Dieu ne peut me pardonner ", il le
dit parce que mesurant Dieu à son aune, il sait que
quelqu'un,
offensé, comme il
l'a offensé, ne pourrait pas pardonner. Là aussi
c'est de
l'orgueil. L'humble compatit et
pardonne même s'il souffre de l'offense qu'il a
reçue.
L'orgueilleux ne pardonne pas. Il est
orgueilleux aussi parce qu'il ne sait pas courber le front et dire: "
Père j'ai
péché, pardonne à ton pauvre fils
coupable ". Mais
ne sais-tu pas, Judas, que tout sera pardonné par le
Père, si le pardon est imploré d'un coeur
sincère
et contrit, humble et désireux de résurrection
dans le
bien?»
«Mais certains crimes rendent impossible le
pardon. Ils
ne peuvent pas être pardonnés.»
«C'est toi qui le dis, et ce sera vrai parce que
l'homme
l'aura voulu. Mais en vérité, oh! en
vérité
Je te dis que même après le
délit des délits, si le coupable accourait aux
pieds du
Père — II s'appelle Père pour cela,
ô Judas,
c'est un Père d'une perfection infinie — si, en
pleurant,
en suppliant de lui pardonner, il s'offrait à
l'expiation, mais sans désespoir, le Père lui
donnerait
le moyen d'expier pour qu'il mérite le
pardon et sauve son esprit.»
«Alors, tu dis que les hommes cités par
l'Ecriture
comme s'étant donné la mort ont mal
agi.»
«II n'est pas permis de faire violence
à personne
et non plus à soi-même. Ils ont mal agi. Dans leur
imparfaite connaissance du bien, ils auront en certains cas
obtenu encore la miséricorde de Dieu. Mais quand le Verbe
aura
éclairé toute vérité et
donné la
force aux esprits avec son Esprit, à partir de ce moment, il ne sera plus
pardonné à
qui meurt dans le désespoir, ni à
l'instant du
jugement particulier ni après des siècles de
Géhenne, ni au jugement
général, ni jamais.
Dureté de Dieu, cela? Non: justice. Dieu dira: " Tu as
jugé, toi créature douée de raison et
de science
surnaturelle, créée libre par Moi, pour
suivre le
chemin que tu as choisi et tu as dit: ' Dieu ne me pardonne
pas.
Je suis pour toujours séparé de Lui. Je juge que
je dois
me faire justice pour mon délit. Je quitte la vie pour
échapper aux remords ', sans penser que les remords ne
t'auraient plus atteint si tu étais venu sur mon sein
paternel.
Qu'il en soit fait selon ton jugement. Je ne violente pas la
liberté que je t'ai donnée ".
C'est cela que dira l'Eternel à celui qui se sera
tué.
Penses-y Judas: la vie est un don que l'on doit aimer. Mais
quel
don est-il? Un don saint. Et alors, il faut l'aimer saintement. La vie
dure tant que la chair résiste. Puis commence la grande Vie,
l'éternelle Vie. De béatitude pour les justes, de
malédiction pour ceux qui ne le sont pas. La vie est-elle un
but
ou un moyen? C'est un moyen. Elle est ordonnée à
une fin
qui est l'éternité. Et alors donnons à
la vie ce
qu'il faut pour qu'elle dure et pour servir l'esprit dans sa
conquête. Continence de la chair en tous ses
désirs, en
tous. Continence de la pensée en tous ses désirs,
en
tous. Continence du coeur dans toutes les passions humaines. Que sans
limites au contraire soient les passions qui viennent du Ciel: amour de
Dieu et du prochain, volonté de servir Dieu et le prochain,
obéissance aux paroles divines, héroïsme
dans le
bien et dans la vertu.
Je t'ai répondu Judas. En es-tu persuadé?
L'explication
te suffit-elle? Sois toujours sincère et demande si tu n'es
pas
encore suffisamment instruit: je suis ici pour être
le
Maitre de l'enseignement.»
«J'ai compris et cela me suffit. Mais... c'est
très
difficile de faire ce que j'ai compris. Toi, tu le peux parce que tu es
saint. Mais moi... je suis un homme, jeune, plein de vie...»
«C'est pour les
hommes que je suis venu,
Judas, pas pour les anges. Eux.
ils n'ont pas besoin de Maitre. Ils voient Dieu. Ils vivent
dans
son Paradis. Ils n'ignorent pas les passions des hommes, car
l'Intelligence qui est leur Vie les met au courant de tout,
même
ceux qui ne sont pas gardiens d'un homme. Mais, spirituels
comme
ils le sont, ils ne peuvent avoir qu'un péché
comme l'eut
l'un d'eux et il entraîna les moins solides en
charité:
l'orgueil, la flèche qui défigura Lucifer, le
plus beau
des archanges, et en fit le monstre horrible de l'Abîme. Je
ne
suis pas venu pour les anges qui, après la chute de Lucifer,
sont saisis d'horreur à la moindre trace d'une
pensée
d'orgueil. Mais je suis venu pour les hommes, pour faire de ces hommes
des anges.
L'homme était la perfection de la création. Il
avait de
l'ange l'esprit et de l'animal une beauté parfaite dans tout
son
être animal et moral. Il n'y avait pas de créature
qui
l'égalât. Il était le roi de la terre
comme Dieu
est le Roi du Ciel, et un jour, ce jour où il se serait
endormi
pour la dernière fois sur la terre, il serait devenu roi
avec le
Père dans le Ciel. Satan a coupé les ailes de
l'ange-homme, il lui a mis des griffes de faune et la soif de
l'impureté. Il en a fait un être qui est
plutôt un
homme-démon qu'un homme tout court. Je veux effacer
l'enlaidissement de Satan, supprimer la faim de la chair corrompue,
souillée, rendre ses ailes à l'homme, le ramener
à
la royauté, à partager l'héritage du
Père
et du Royaume céleste. Je sais que l'homme, s'il en
a la
volonté, peut faire tout ce que je dis pour
redevenir un roi et un ange. Je ne vous dirai pas des choses que vous
ne pourriez faire. Je ne suis pas un de ces rhéteurs qui
prêchent des doctrines impossibles. J'ai pris une vraie
chair,
pour connaître par l'expérience d'une nature
charnelle ce
que sont les tentations de l'homme.»
«Et les péchés?»
«Tentés, tous peuvent l'être.
Pécheurs
ceux-là seulement qui le veulent.»
«Tu n'as jamais péché,
Jésus?»
«Je n'ai jamais consenti au
péché. Et cela
non parce que Je suis le Fils du Père, mais parce que cela,
je
l'ai voulu pour montrer à l'homme que le Fils de
l'homme
n'a pas péché parce qu'il n'a pas voulu
pécher et
que l'homme, s'il ne veut pas le péché peut ne
pas le
commettre.»
«Tu n'as jamais été
tenté?»
«J'ai 30 ans, Judas. Je n'ai pas vécu
dans une
caverne sur une montagne, mais parmi les hommes. Même si
j'avais
été dans l'endroit le plus solitaire de la terre,
crois-tu que les tentations ne seraient pas venues? Nous avons tout en
nous; le bien et le mal. Sur le bien
souffle le souffle de Dieu et il l'avive comme un encensoir
d'agréables et sacrés parfums. Sur le mal souffle
Satan
et il en fait un bûcher de flammes féroces. Mais
la
volonté attentive et la prière constante sont
comme
un sable humide sur les flammes infernales, elles
l'étouffent et
en triomphent.»
«Mais si tu n'as jamais
péché, comment
peux-tu juger les pécheurs ? »
«Je suis homme et je suis Fils de Dieu. Ce que je
pourrais ignorer comme homme et en mal juger, je le connais et j'en
juge comme Fils de Dieu. Et du reste!... Judas, réponds
à
cette question que je te pose: quelqu'un qui a faim, souffre-t-il plus
en disant: "Maintenant je m'assieds à table", ou en disant:
"II
n'y a pas de nourriture pour moi "?»
«II souffre plus dans le second cas, car le seul
fait de
s'en savoir privé, lui ramène l'odeur des mets et
les
viscères se tordent de désir.»
«Voilà: la tentation vous mord comme ce
désir, Judas. Satan le rend plus aigu, plus
précis, plus
séduissant que tout assouvissement. En outre,
l'acte
apporte une satisfaction et parfois le dégoût,
tandis que
la tentation ne faiblit pas, mais comme un arbre qu'on a
taillé
développe une plus abondante floraison.»
«Et tu n'as jamais cédé
?»
«Je n'ai jamais
cédé.»
«Comment as-tu pu ?»
«J'ai dit: " Mon Père, ne
m'induis pas en
tentation ".»
«Comment Toi, Messie, Toi qui opères
des miracles,
tu as demandé l'aide du Père ?
»
«Non seulement l'aide: je lui ai
demandé de ne pas
m'induire en tentation. Crois-tu que parce que je suis Celui que Je
suis, je puisse me passer du Père? Oh! non! En
vérité, je te le dis que le Père
accorde tout au
Fils, mais que aussi le Fils reçoit tout du Père.
Et je
te dis que tout ce qu'on demandera en mon Nom au Père, sera
accordé. Mais nous voici à Get-Sami où
j'habite.
On en voit déjà les premiers oliviers
au-delà des
murs. Toi, tu habites au delà du Tofet.
Déjà la
nuit descend. Il vaut mieux que tu ne montes pas jusque
là-haut. Nous nous reverrons demain, au même
endroit.
Adieu... La paix soit avec toi.»
«La paix aussi avec Toi, Maître... Mais
je voudrais
te dire encore une chose. Je t'accompagnerai jusqu'au
Cédron, puis je reviendrai. Pourquoi
résider dans ce
lieu si humble? Tu sais, les gens regardent à tant de
choses. Ne
connais-tu personne en ville, qui ait une belle maison? Moi, si tu
veux, je peux te conduire chez des amis. Ils te donneront
l'hospitalité par amitié pour moi, et ce serait
une
demeure plus digne de Toi.»
«Tu le crois? Moi, je ne le crois pas. Le digne et
l'indigne se trouvent dans toutes les classes sociales. Et, sans
manquer à la charité, mais, pour ne pas offenser
la
justice, je te dis que l'indigne, ce qui est malicieusement
indigne, se trouve souvent chez les grands. Il n'est pas
nécessaire ni utile d'être puissant pour
être bon ou
pour dissimuler ce qui est péché aux yeux de
Dieu. Tout
doit se retourner sous mon Signe. Et ne sera grand, non pas celui qui
est puissant, mais celui qui est humble et saint.»
«Mais pour être respecté,
pour
s'imposer...»
«Est-il respecté Hérode? Et
César
est-il
respecté? Non. On les subit et les lèvres comme
les
coeurs, les maudissent. Aux bons et même seulement
à ceux
qui désirent l'être, crois bien, Judas, que je
saurai
m'imposer plutôt par la modestie que par les airs de
grandeur...»
«Mais alors... tu mépriseras toujours
les
puissants? Tu
t'en feras des ennemis! Moi, qui pensais parler de Toi à
beaucoup de gens que je connais et qui ont un nom...»
«Je ne mépriserai personne. J'irai vers
les
pauvres comme les riches, vers les esclaves comme vers les rois, vers
les purs comme vers les pécheurs. Mais si je suis
reconnaissant
à qui donnera du pain et un toit quand je serai
fatigué,
quelque soit le toit et la nourriture, je donnerai toujours la
préférence à ce qui est humble. Les
grands ont
déjà tant de joies. Les pauvres n'ont que la
droiture de
leur conscience, un amour fidèle, des enfants et se voient
écoutés par ceux qui sont au-dessus d'eux. Moi,
je serai
toujours penché sur les pauvres, les affligés et
les
pécheurs. Je te remercie de ton obligeance. Mais laisse-moi
à ce lieu de prière et de paix. Va, et que Dieu
t'inspire
ce qui est bien.»
Jésus laisse le disciple et
pénètre parmi
les oliviers et tout se termine.
Autres passages: La
naissance du
Christ, selon les visions de Maria Valtorta.
https://maria.valtorta.free.fr/extraits.htm
Audio:
Le
séjour de la Sainte Famille en Egypte - La
Passion de Jésus (livre 9)
Livres:
https://www.mariavaltorta.com/