... L'autre
grand obstacle
à l'abandon est la présence de la souffrance,
dans notre
propre vie comme dans le monde qui nous entoure. Même pour
ceux
qui s'abandonnent à lui, Dieu permet des souffrances, il les
laisse manquer de manière parfois douloureuse de certaines
choses... "Dieu ne permet pas de
souffrances inutiles".
Dans le domaine de notre vie personnelle comme dans celui de l'histoire
du monde, nous devons être convaincus, si nous voulons aller
jusqu'au bout de notre foi chrétienne, que Dieu est assez
bon et
assez puissant pour utiliser tout mal quel qu'il soit, toute souffrance
aussi absurde et inutile paraisse-t-elle, en notre faveur. Nous ne
pouvons avoir de cela aucune certitude mathématique ou
philosophique, ce ne peut être qu'un acte de foi. Mais c'est
précisément à cet acte de foi que nous
invite la
proclamation de la Résurrection de Jésus,
comprise et
accueillie comme la victoire définitive de Dieu sur le mal.
Le mal est un mystère, un scandale, et le restera toujours.
Il
faut faire ce qui est possible pour l'éliminer, pour
soulager la
souffrance, mais il reste toujours présent dans notre
histoire
personnelle et dans celle du monde. Sa place dans l'économie
de
la Rédemption relève de la Sagesse de Dieu, qui
n'est pas
la sagesse des hommes, elle gardera toujours quelque chose
d'incompréhensible. "Car
vos
pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne
sont pas
vos voies, parole du Seigneur. Autant les cieux sont
élevés au-dessus de la terre, autant sont
élevés mes voies au-dessus de vos voies, et mes
pensées au dessus de vos pensées" (Is 55,9) (Jacques Philippe - Petit
Traité sur la Paix du Coeur)
"Rien ne peut
arriver que Dieu ne l'ait
voulu. Or, tout ce qu'il veut, si mauvais que cela puisse nous
paraître, est cependant ce qu'il y a de meilleur pour nous". (Saint Thomas More)
La
douleur nous est indispensable, même si nous refusons de le
reconnaître. Elle est l'occasion de nous isoler du
créé pour entrer en
relation avec le Créateur. Gare si elle vient à
nous faire défaut. La
douleur rééquilibre l'humanité. (Chiara
Lubich)
Un Dominiquin (le P.M-J. Vayssière,+1940),
jadis foufroyé jeune par une grave maladie qui l'avait rendu
apparemment inutile, confessait: "il n'y a rien de plus utile que de
faire la volonté de Dieu".
Le plus grand réconfort pour une personne très
malade.